Moins de redoublements, meilleur niveau scolaire, taux record de bacs généraux… Les enfants d’origine asiatique, en particulier les filles, font mieux que les jeunes Français d’origine.
C’est en tout cas ce qu’entend démontrer une étude de la sociologue du Cnam, Yaël Brinbaum, parue en décembre 2019. Pour parvenir à ce résultat, elle a suivi un panel de 30 000 élèves entre 2007 et 2016, confrontant les résultats des enfants dont les parents sont nés en France avec ceux dont les deux parents sont nés à l’étranger.
Moins de réussite chez les descendants maghrébins, turcs et subsahariens, tiens, tiens…
La prise en compte du sexe, en plus de l’origine migratoire, fournit quelques indications supplémentaires. Ainsi, 92% des jeunes filles d’origine asiatique obtiennent leur baccalauréat, contre 85% chez les Français d’origine. Chez les garçons, 85% des descendants d’Asiatiques ont leur bac, contre 75% chez les jeunes Français d’origine. Autre indication, les garçons d’origine subsaharienne, maghrébine ou encore turque ont de grandes difficultés à obtenir leur baccalauréat, avec respectivement un taux de réussite de 61, 64 et 64%.
Par ailleurs, les descendants d’immigrés asiatiques sont surreprésentés parmi les bacheliers scientifiques, rapporte l’étude, avec 36% des filles et 42% des garçons, contre seulement un quart des Français d’origine. A l’inverse les descendants d’immigrés subsahariens et turcs y sont minoritaires, avec 7 et 9%.
Pour deux connaisseurs des modèles éducatifs, Jean-Marie De Ketele et Bernard Hugonnier, cités par Le Figaro, ces différences s’expliquent par le culte de l’apprentissage par la répétition dans les pays asiatiques. Le travail y est également reconnu comme une valeur en soi et les élèves sont capables d’une forte persévérance dans l’effort. S’y ajoute une « forte pression exercée par les parents quant au travail scolaire, qui s’oppose à un certain laxisme occidental où l’objectif semble désormais de faire d’abord plaisir aux enfants », notaient-ils dans la Revue internationale d’éducation de Sèvres.