Ce n’est pas une blague. Dieudonné a écrit une lettre au rédacteur en chef d’Israël magazine. Il y présente ses excuses. Voici la lettre :
“Je demande pardon.
Cela fait plusieurs décennies que je ne m’étais exprimé dans un média officiel, et je ne pensais plus le refaire un jour, mais c’est ainsi, le temps passe et il est n’épargne aucune de mes certitudes. Cela fait 35ans que j’exerce la profession d’humoriste.
Bien plus qu’un métier, cette fonction fut pour moi une véritable passion, un sacerdoce pour lesquels j’ai consacré l’essentiel de mon existence et de mon énergie, au détriment souvent de mon entourage le plus proche, et notamment de mes sept enfants, que je n’ai quasiment pas vus grandir.
Je saisis l’occasion qui m’est donnée ici pour leur demander pardon et de leur redire à quel point je les aime. Je tiens également à demander pardon à toutes celles et ceux que j’ai pu heurter, choquer, blesser au travers de certaines de mes gesticulations artistiques. Je pense notamment à mes compatriotes de la communauté juive, avec lesquels je reconnais humblement m’être laissé aller au jeu de la surenchère.
C’est vrai, j’ai parfois été trop loin et fais preuves d’outrances, de provocations déplacées.
Pour toutes ces fautes et excès, je demande pardon. Mon ambition était de faire rire tout le monde, et la communauté juive fait partie de mon monde
Je n’ai pas réussi à la faire rire, et je le regrette. Bref, mon âge, ma santé m’invitent aujourd’hui à préparer ma retraite au Cameroun, sur la terre de mes ancêtres. Aussi, j’aspire à quitter la scène en paix : en paix avec moi-même, en paix avec les autres, dans un respect réciproque et sincère. Je veux apporter ma pierre à l’édifice de la réconciliation dans un contexte de tensions générales exacerbées.
Plus que jamais, je suis persuadé que le rire et la dérision auront un rôle à jouer dans la restauration du lien de la fraternité qui s’est rompu. Je suis un être imparfait mais sincère qui cherche à réparer ses erreurs et ses fautes.
Merci du fond du cœur d’avoir bien voulu me lire et d’avoir accepté de me publier. Entendons nous bien, je ne me cherche aucune excuse, aucune circonstance atténuante car nul n’en a lorsqu’il peut constater qu’il a nui à son prochain , je demande tout simplement pardon pour le mal que j’ai pu faire même sans le vouloir.
Dieudonné MBALA MBALA”
Voilà la lettre. Qu’en pensez-vous ?