Je ne suis pas vu comme un modèle de tempérance, en général, mais j’en appelle à votre sens de la mesure dans le combat entre les anti-Zemmour et les anti-Marion qui s’organise à droite.
La vérité est certainement à équidistance de tout ce qu’on entend en ce moment, et il y a des positions tranchées que l’enthousiasme d’une possible victoire aux législatives nous font prendre aujourd’hui, mais que l’on pourrait regretter ensuite.
Il faut (et je me donne ce conseil à moi-même) se préserver de toute mentalité de pom-pom girls, en se rappelant constamment quelles sont nos priorités, et j’en vois actuellement deux :
- Permettre aux partis critiques de l’immigration et souhaitant la diminuer de l’emporter chaque fois que c’est possible. Ici, c’est l’alliance entre Bardella et Ciotti qui peut prendre les manettes, et cette victoire constituerait un grand pas vers la normalisation de nos idées.
- Soutenir autant que possible le parti le plus proche de notre ligne, indépendamment de son résultat électoral, entre les sirènes du “vote utile”. Jean-Marie Le Pen a fait moins de 1% lorsqu’il s’est présenté pour la première fois aux présidentielles en 1974, et regardez la cathédrale qu’il a construit des années plus tard.
Le RN a réussi à rebondir après le débat raté de Marine Le Pen en 2017, et on est aujourd’hui étourdi par son succès.
Maintenant, on a le droit de vouloir mieux et de militer entre les élections pour un parti qui nous ressemble davantage. Les perdants d’hier seront peut-être les gagnants de demain. N’enterrez pas trop vite ceux que vous avez adulés.
Pas de dramas, soyons raisonnables, et nous verrons les capacités de réaction de chacun après ces législatives.