Quand on est enfermé dans un paradigme, on est plus capable de comprendre des choses simples. L’intelligence et la faculté de raisonner sont comme prisonnières d’un scaphandre. Le cerveau de l’auditeur devient inatteignable.
Le positionnement pour tel ou tel pays étranger n’est pas disqualifiant pour l’électorat de droite nationale, qui est concentré sur les questions de politique intérieure, et c’est parfaitement compréhensible.
Mais il est important aux yeux de ce qu’on appelle en général, les “normies”.
Or, nous savons qu’il n’y a pas assez de Français convaincus par les idées nationales pour remporter une élection d’importance, et faire 50,1%. La chose est entendue, n’est-ce pas ?
Si l’objectif est de gagner un jour, alors il faut penser une ligne qui pourrait satisfaire l’ensemble le plus grand de Français.
La preuve qu’on ne propose pas une stratégie de victoire en se focalisant sur les opinions des droitards, c’est que je vais voter Reconquête aux Européennes alors que je HAIS leur positionnement géopolitique neutro-poutinisme. Et je suis absolument CONVAINCU que le nombre de voix perdues si Zemmour ou Marine Le Pen faisait un virage atlantiste net et sans bavures, serait dérisoire. Quelques milliers d’électeurs déjà à deux doigts de l’abstentionnisme, bouderaient en attendant la candidature d’un puriste anti-Otan comme Asselineau.
Les autres, adhérents et soutiens de Reconquête par exemple, voteraient toujours Marion/Zemmour parce que l’urgence est d’arrêter l’immigration en France.
En revanche, en cessant d’être complaisant vis-à-vis de dictateurs agressifs ou de ceux que les médias présentent comme tels (peu importe que ce soit vrai ou non, au fond), on s’ouvre potentiellement à un autre électorat. On se rapproche du “champ républicain”. On devient plus fréquentable, plus conventionnel. Dans le monde moderne, être un politique conventionnel et rassurant n’est pas un défaut, bien au contraire, surtout en Europe.
Changer le paradigme pro-immigration de la France est déjà un chantier énorme. Tout ce qui rend ce projet plus effrayant encore pour les Français nous éloigne du pouvoir.
La géopolitique est une question de rapport de force. Être “neutre” sur le dossier russe, aurait pour conséquence de laisser Poutine prendre les régions/pays qu’il veut, et cela revient tout simplement à être de son côté.
Absolument toutes les personnes que je connais qui se prétendent “neutres” sont en réalité pro-Poutine, quand on gratte un peu la surface de leur discours. C’est de la non-assistance à pays européens en danger. Si ça n’est pas clair pour vous, ça le deviendra quand vous verrez les partis de système appuyer A MORT là-dessus pour créer le réflexe du barrage citoyen, et faire paniquer les Français dans les moments importants.
Mon avis est que les partis de droite ont une vision à court terme de maintien de leur électorat, et non de conquête de l’opinion des masses.
Cela me fait penser aux coureurs du Tour de France dont l’objectif n’est pas le maillot jaune, le champion étant perçu comme “trop fort”, mais une bonne 3ème ou 4ème place. Sans une évolution du logiciel de la droite française, nous ne gagnerons jamais une élection nationale. Les Français se foutent des élections européennes, mais nous paierons l’addition lors des présidentielles et des législatives. Vous verrez.
La droite européiste, atlantiste, moderne, identitaire, technologiste et libérale, reste à inventer.
Pour l’heure, la droite a fait le choix du populisme, et il ne paiera pas. Le peuple est stupide et trahira toujours à la dernière seconde contre la promesse de gros sous imaginaires. Les paysans ont voté à 70% pour Macron, pour rappel. C’est la classe moyenne des centres-villes et les élites qu’il faut ramener à nous, pas les Jean-Michel Conspi au QI à 2 chiffres.
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Daniel Conversano,
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