Boyan Rasate est une figure connue de l’homophobie dans le pays. Plusieurs partis, ainsi que onze ambassadeurs, ont condamné cette attaque, ce qui n’est pas le cas des autorités, restées jusqu’ici silencieuses.
Tables et étagères renversées, documents en pagaille à terre, matériel brisé… Les photos publiées sur Facebook témoignent de l’assaut aussi violent que bref qui a eu lieu dans les locaux du principal centre LGBT de Bulgarie, le Rainbow Hub. Des néonazis emmenés par un candidat à l’élection présidentielle bulgare du 14 novembre, Boyan Rasate, ont violemment mis à sac les petits bureaux situés en plein cœur de la capitale, Sofia, où se retrouvent régulièrement les ONG de défense des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres).
« Nous étions sept personnes à l’occasion d’un évènement avec des transsexuels quand le groupe s’est infiltré après avoir sonné à la porte », raconte Gloria Filipova, 29 ans, chef de projet de l’association Bilitis, qui était présente au moment de cet assaut. « C’était un groupe d’une dizaine de personnes. J’ai reconnu immédiatement Boyan Rasate, qui m’a frappée avant que le reste du groupe commence à tout casser. Cela a duré moins de deux minutes », assure-t-elle. M. Rasate l’aurait aussi menacée avec un couteau avant de prendre la fuite avant l’arrivée de la police.
Invité sur un plateau de télévision, lundi 1er novembre, Boyan Rasate n’a pas voulu répondre aux questions, se contentant de parler de « deux tables et trois étagères poussées » et de dénoncer « ce qui se passe dans ces associations » qu’il assimile à de la pédophilie. Admirateur du ministre de la défense bulgare pronazi des années 1930, Hristo Lukov, M. Rasate, 50 ans, est le chef du parti d’extrême droite Union nationale bulgare-Nouvelle démocratie, qui propose notamment « d’interdire les partis politiques ». Il avait déjà manifesté violemment contre la première Gay Pride organisée en Bulgarie en 2008.