Complotisme – Bernard Lachance meurt du SIDA parce qu’il pensait que le SIDA n’existait pas : il avait arrêté sa trithérapie

Je vous parle du cas Lachance que j’ai évoqué sans le nommer, dans la vidéo que j’adresse à Vincent Lapierre.

Bernard Lachance était régulièrement pris comme exemple d’insoumission au système par Alain Soral, qui continue de prétendre encore aujourd’hui que le virus du Sida n’est pas visible au microscope (ce qui est faux) et que le VIH n’entraîne pas le Sida. Voici ce qui arriva au séropositif Bernard Lachance, qui manqua de chance en écoutant les discours complotistes…

Bernard Lachance est mort à l’âge de 46 ans. Sur les réseaux sociaux, il niait l’existence du VIH/sida, toute comme celle de la pandémie de COVID-19, et il avait depuis longtemps arrêté ses traitements de trithérapie.

“Son déni du virus de l’immunodéficience humaine VIH, l’aura mené à la mort”, écrit sa sœur dans une publication en ligne. “Ne voulant pas enrichir Big Pharma, il a investi des milliers de dollars dans des produits naturels plein la maison. Quelle tristesse.” Le Dr Réjean Thomas, qui a assuré le suivi médical de Bernard Lachance pendant un moment, se désole du décès du chanteur originaire de Montmagny. “Comment comprendre qu’un gars comme Bernard, intelligent, agréable, […] se soit laissé mourir alors que personne ne devrait mourir du sida au Canada en 2021.”

Le fondateur de la clinique médicale l’Actuel à Montréal souligne que la trithérapie est parfois difficile à accepter pour les patients puisqu’il s’agit de traitements préventifs. “La difficulté avec le traitement du VIH, c’est qu’on traite des gens qui ne sont pas malades, qui n’ont pas de symptômes. […] Ils ont un bilan immunitaire malade, mais ils ne sont pas malades”, explique le Dr Thomas.

Dans le cas de Bernard Lachance, le médecin rappelle que “les patients ont toujours le droit de refuser les traitements. Ce qui est déplorable, c’est quand ça influence les autres qui sont plus fragiles”, ajoute-t-il. Bernard Lachance était suivi par plus de 3 000 personnes sur Facebook. Le Dr Thomas aimerait voir davantage de campagnes de sensibilisation et de prévention sur le VIH.

L’effet des discours complotistes

Chez MIELS-Québec, un organisme qui soutient les personnes atteintes du VIH dans la capitale (Montréal), le chargé de projet Marc-Anciel Gaudette affirme voir plus de patients remettre leurs traitements en doutes depuis le début de la pandémie de COVID-19. “Ces messages-là complotistes ont tout le temps un peu existé, mais sans nécessairement qu’il y ait beaucoup d’importance accordée à ça. Là, ce qui était différent, c’est que dans l’espèce de fébrilité des médias et de l’information, les gens se raccrochaient beaucoup à ça […] et se mettaient à penser à des alternatives un peu farfelues”.

Selon lui, le caractère sensationnaliste de certains discours trompeurs parvient à séduire plus facilement certaines personnes que l’information scientifique. De plus les conséquences de l’arrêt des traitements seront différentes d’une personne à l’autre. Le VIH, lorsqu’il n’est pas contrôlé, c’est assez aléatoire. Il y a des personnes qui peuvent rester des années sans avoir de symptômes et des personnes chez qui ça peut aller très rapidement, résume Marc-Anciel Gaudette.

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