Après plus d’un an de négociations, une déclaration bilatérale ouvre la voie à l’expulsion de migrants en attente de protection vers le pays d’Afrique centrale.
Une brique de plus dans la forteresse.
En juin 2021, le gouvernement social-démocrate danois réalisait un rêve de l’extrême droite en faisant voter une loi autorisant à sous-traiter l’accueil – ou l’enfermement – de migrants dans un pays tiers, le temps d’évaluer leur demande d’asile. Désormais, le projet controversé prend forme.
S’il était en discussion avec plusieurs Etats africains, c’est avec le Rwanda que le royaume inaugure une déclaration de coopération bilatérale « envisageant l’établissement d’un programme par lequel les demandeurs d’asile […] pourraient [y] être transférés pour l’étude de leur dossier, ainsi que l’option d’une installation au Rwanda » qui compte pourtant plus de 127 000 refugiés sur son sol, selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés.
Le Danemark réussira-t-il où a échoué le Royaume-Uni ?
A titre de comparaison, le Danemark n’enregistre qu’un ou deux milliers de demandes d’asile par an. Le résultat de politiques migratoires particulièrement dures, dans un pays où les idées venues de l’extrême droite imprègnent presque tout le spectre politique national.
Signe du raidissement anti-réfugiés, le gouvernement avait préparé, au printemps 2021, l’expulsion de centaines de Syriens vers leur pays d’origine en proie à la guerre et aux exactions, après des années passées dans le petit pays scandinave.
Pour autant, le Danemark ne fait pas figure d’exception en Europe. De l’autre côté de la mer du Nord, le Royaume-Uni a tenté le même procédé de délocalisation des demandes d’asile. Malgré un accord similaire signé avec le Rwanda, validé par la Cour de justice britannique après un recours intenté par des d’associations, le premier vol prévu en juin dernier a été entravé par une décision de la Cour européenne des droits de l’homme. Les velléités du Danemark de sous-traiter les demandes d’asile à plus de 6 000 kilomètres de son territoire pourraient-elles subir le même sort ?
POUR ALLER PLUS LOIN SUR LE SUJET : J’explique dans dernier livre, un essai politique tourné vers l’élection 2027, comment la droite française du futur doit allier la modernité de la gauche et son esprit de liberté avec l’identité raciale (thème de droite par excellence) et comment elle peut le faire pour se rapprocher du pouvoir.
Les Français ne veulent pas du conservatisme, mais ils accepteraient une ligne neuve et démocratique comme celle du Danemark.