Point de vue – Empires contre nations ethniques, les identitaires blancs doivent choisir – Russie/Ukraine et interventionnisme

Je suis culturellement russophile/slavophile, mais politiquement opposé à l’agrandissement de la Russie et de son influence. Historiquement, la Russie ne semble pas intégrable au bloc européen, parce qu’elle se voit elle-même comme une civilisation à part entière, et parce que des morceaux entiers de son territoire ne sont pas habités par des autochtones blancs. Le sujet de l’article n’est pas là, mais je tenais à commencer sur cette base.

Un des arguments avancé par Poutine pour attaquer Kiev et renverser le président Zelenski est l’oppression et les bombardements du régime ukrainien sur la région du Donbass, à l’est du pays, entamés depuis 2014. Si je ne conteste pas cette réalité confirmée par de nombreux témoignages sur place, y compris de journalistes occidentaux qu’on ne peut soupçonner d’allégeance à Moscou, il semble que la considérer comme l’élément déclencheur du conflit actuel ne tient tout simplement pas la route.

Les analystes de la droite nationale nous invite sans arrêt à sortir de la réaction émotionnelle avant de parler de politique, mais il devrait d’abord appliquer cette consigne à eux-mêmes. Cette région appartenait à l’Ukraine depuis 1917 (!), et l’Ukraine l’a perdue à la suite d’un référendum imposé sous pression de la Russie et dont les résultats sont contestés. L’Ukraine ne bombarde pas les habitants du Donbass pour les martyriser, mais pour récupérer une partie de son territoire. C’est moche, c’est sanglant, mais compréhensible.
Ensuite, et quand bien même on admettrait que la méthode du gouvernement ukrainien est criminelle, la Russie a eu 8 ans pour réagir et protéger Donetsk et Louhansk de ce massacre. Si Poutine se sent capable d’envahir et neutraliser l’Ukraine toute entière, il aurait aussi bien pu concentrer ses troupes dans le Donbass, pour riposter directement aux tirs ukrainiens, les faire constater à l’échelle internationale — mais pour les Russes, communiquer avec l’autre, c’est se salir… — et sécuriser la population qui lui est maintenant en grande partie acquise.
Au lieu de quoi, Vladimir Poutine a préféré lancer les hostilités sur des fronts multiples, et avec une ampleur qui choque toute la planète (bombarder une capitale). Pour vous qui n’êtes jamais allé à Kiev, cela paraît sans doute lointain, virtuel, comme une partie de Risk grandeur nature, mais pour moi qui y était en septembre dernier, imaginer que des familles, des enfants, et les compagnons que j’ai laissés là-bas ont dû dormir dans le métro pour survivre est extrêmement marquant. 8 millions de réfugiés ukrainiens sont attendus du côté de l’Europe de l’ouest. Ce n’est pas une “manoeuvre tactique”, c’est une invasion, point à la ligne.

Avant de choisir un camp ou l’autre, et de le défendre, il faut se mettre d’accord sur ce que cette guerre est réellement. Nous devons nous entendre sur les prémisses de la discussion. Il s’agit d’une attaque préventive de la Russie sur un pays souverain, l’Ukraine, pour garder une influence sur elle sans prendre en compte les désirs d’indépendance de sa population et du gouvernement qu’elle a élu. C’est le mouvement d’un empire qui veut maintenir et plus encore, étendre sa domination.
Pendant plus de 20 ans, la droite française anti-américaine a craché sur les USA pour les mêmes raisons, et souvent de manière justifiée d’ailleurs, pointant du doigt leur interventionnisme aux intentions faussement humanistes, et qui cachait bien mal le désir de régner dans des parties du monde sur lesquelles les Etats-Unis n’avaient pas encore de prises. Je ne vois pas pourquoi on respecterait et soutiendrait les Russes dans un contexte similaire de guerre dite préventive. On n’attaque pas un pays dans l’hypothèse où celui-ci, un jour, peut-être, seul ou aidé des Américains, vous attaquerait. L’hypocrisie a asse duré, et la volonté de conquête déguisée en stratégie défensive ne dupe pas un instant les gens qui sont sortis du biais pro-Russie d’un nombre important de nationalistes occidentaux.

En tant qu’identitaires blancs, nous défendons prioritairement les nations ethniques et leur volonté propre. La fierté blanche dont chaque peuple européen, à travers ses particularités, peut être le détenteur et le promoteur, a beaucoup plus d’avenir dans une Europe plurielle, où chaque nation prend la direction qui lui convient indépendamment des choix idéologiques des pays frontaliers. Si un pays d’Europe centrale devient gauchiste, son voisin ne l’imitera pas nécessairement. Nous savons à présent que l’Union européenne est avant tout une association économique entre pays extrêmement différents, et nous savons aussi que les directives morales de Bruxelles sont indicatives, jamais imposées réellement aux Etats souverains. Les particularités culturelles des peuples blancs du monde entier tendent à s’uniformiser, ce n’est pas le résultat d’une propagande politique de l’UE, mais celui d’un phénomène global lié à la mondialisation de l’information et des productions artistiques. Nous regardons tous les mêmes films et les mêmes séries. Cela n’a absolument rien à voir avec l’Union européenne. Netflix est transnational, et les Russes en “bénéficient” également.

Pourtant, la droite pro-russe continue de penser et de rabâcher qu’en intégrant l’UE — ce qui d’ailleurs est loin d’être fait — l’Ukraine deviendra nécessairement progressiste, immigrationniste, ouverte au quatre vents, en un mot, foutue. Je connais cette théorie, et quand j’écoutais les vidéos d’Alain Soral, j’en étais moi-même un disciple décérébré. Ce qui est intéressant, c’est que je sais à présent comment pense l’autre camp. Les pays tels que la Pologne, la Lituanie, la Roumanie, seraient trop petits, trop minables pour s’imposer à eux-mêmes un cap et s’y tenir. Leurs seules options seraient : choisir le camp atlantiste et devenir décadents, donc ennemis mentaux des nationalistes français, ou choisir la Russie et s’y soumettre sans conditions. Cette théorie repose sur un profond mépris racial et intellectuel des peuples de l’est, à l’exception de la Russie, qui elle est divinisée parce qu’opposée à l’Occident. L’idée que sans nous pour leur expliquer qu’ils doivent lutter contre le gauchisme (et par extension, sans rejoindre le giron russe…), ils ne pourront pas ne pas céder, est dominante dans l’extrême droite “gauloise”. Le gauchisme est vu par les nationalistes français traumatisés par un quotidien d’une tristesse infinie, comme l’appel de sirènes démoniaques. Si le Grand peuple français y a cédé, on ne donne pas cher de la peau de ces petits peuples de l’est… FAUX !

Le pro-russisme motivé par cette infantilisation des peuples d’Europe centrale, est l’expression d’une peur projective fondée sur une expérience de vie franco-française, dans un pays en paix depuis 1945 et prospère, et qui n’est aucunement transposable à l’autre bout du continent. Il faut se rendre compte de la toxicité et de la folie d’un tel postulat : les pays de l’Union européenne de l’est, ont tous des gouvernements actuellement purement et simplement conservateurs, ou bien centristes et tout à fait mesurés dans leur politique migratoire, et ils n’en sont même pas au degré de remplacement que nous avions déjà atteints à la fin des années 70, quand des quartiers d’Arabes commençaient à naitre à Paris ou à Lyon. Pour qu’il y ait un quartier arabe à Bucarest, il faudrait qu’il y en ait assez dans la ville pour former un quartier, ce qui n’est actuellement pas le cas. Nous avons donc des fafs qui subissent la loi de la gauche morale dans leur pays, et qui prétendent protéger les peuples du centre et de l’est de l’Europe qui eux, sont emmenés par des politiques protectionnistes et droitardes, en leur souhaitant d’être avalés/contrôlés par la Russie au plus vite, et ce pour leur propre bien.

Ce mépris repose en partie sur la comparaison des histoires et des patrimoines entre Est et Ouest du continent, et aussi sur la carte des QI qui nous indique en effet qu’en moyenne, les Européens de l’est et leur population ont un quotient intellectuel plus faible que celui des occidentaux (5 points de QI plus bas). S’il faut faire reposer une réflexion raciale sur l’intelligence d’un peuple, alors il faut aller au bout de la logique et accepter le fait que le QI moyen en Russie n’est pas écrasant, quand on le compare à celui de ses voisins [Voir la carte ici]. Soyez au moins cohérents. On n’invente pas un Ubermensch russe pour mépriser l’Ukrainien ou le Polonais lambda. Ces peuples slaves sont tous assez proches génétiquement et rien ne démontre que l’adhésion à la sphère d’influence russe permettra à ces pays de petites superficies de se porter mieux, aidés en cela par une magie russe invisible et dont la Russie n’arrive pas à faire bénéficier ses propres habitants. Au contraire, tout nous porte à croire que l’adhésion à l’UE les aide à se développer. Demandez à un Roumain ce que l’UE et en faire partie veut dire, il vous répondra : “Être plus riche”. Et il aura raison.

Le plus pénible dans tout cela est que l’immense majorité des commentateurs pro-russe de la dissidence n’y vivent pas. Cette schizophrénie est choquante pour tous ceux qui se sont éloignés de ce paradigme, et qu’on ne peut désigner autrement que par l’expression “masochiste de droite”.

Le masochisme de gauche est racial (“Les Blancs sont des ordures”), le masochisme de droite, plus sournois, plus vicieux, est politique, autophage, totalitaire, imbécile (“L’Occident, c’est le diable”).

On ne peut pas vivre et s’épanouir dans une Civilisation que l’on déteste et que l’on souhaite voir perdre face à l’étranger. Je me considère comme un réfugié idéologique en Roumanie, mais je ne déteste pas l’Occident. C’est mon monde. Je ne lui veux aucun mal.
Ceux qui soutiennent l’avancée de la Russie vers l’ouest doivent être au diapason de leurs idées, et rejoindre cette autre civilisation. Votre vie de vrais dissidents est là-bas. Faites l’expérience de la vie dans l’empire que vous chérissez. La consommation de vidéos tous azimuts a coupé le lien des nationalistes avec la réalité et l’expérience du concret. On se retrouve (histoire vraie, accrochez-vous) avec des expatriés français en Ukraine, mais pro-russes, qui fuit le pays pour ne pas mourir dans la guerre lancée par la Russie, et qui après leur second exil et depuis leur nouveau refuge en Roumanie ou en Pologne… continuent de glorifier l’action de Poutine. Tout cela dépasse l’entendement. On ne peut pas avoir le cul entre deux chaises. Si votre soutien à la Russie est sincère, installez vous là-bas, vivez comme des Russes, payez vos impôts en Russie. Maudissez les nations d’Europe centrale avec elle. Faites vraiment ce que vous voulez que les Russes fassent à votre place. Soyez des hommes.

Mais de grâce, ne venez pas expliquer à des nations qui ont souffert du communisme et de la domination soviétique, et qui arrivent à se faire respecter à Bruxelles sans suivre les directives de Macron/Scholz quant aux quotas d’immigration, qu’ils doivent céder à la Russie et quitter l’Otan, et que tout ça est nécessaire pour leur bien ! Quand on arrive à peine à envoyer un candidat anti-immigration comme Zemmour au second tour dans son pays, on est condamnés à une certaine forme de modestie. Si vous croyez à l’utopie d’un Zemmour qui l’emporte en avril prochain alors que tous les sondages le donnent à 10 points derrière Macron, vous pouvez bien croire et avoir confiance en un peuple comme le peuple polonais qui lui, a placé au pouvoir des nationalistes avant même que son pays ne soit en danger de remplacement. Regardez ces peuples depuis votre position actuelle, et non celle d’un Français contemporain de Louis XIV. Depuis le bas, regardez vers le ciel, et vous verrez tout en haut du podium des nations blanches, les pays d’Europe de l’est.

Daniel Conversano

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