C.M, 15 novembre 2020,
Je dois confesser quelques erreurs de jeunesse, et quelques fautes de goûts honteuses : oui, je me suis intéressé un temps à Marilyn Manson. Pire : je suis allé le voir deux fois en concert (les pires concerts de ma vie : balance bâclée – un foutu magma sonore inaudible ‒ et un type-qui-chante-plus-faux-tu-meurs…).
Comme beaucoup de jeunes en bisbille avec l’autorité, j’étais donc attiré par les « provocateurs », sans me rendre compte que ce que l’on me foutait volontairement dans les pattes (MTV, M6 et autres Rolling Stones magazine) étaient des « provocateurs » labellisés ; c’est à dire : promouvant sur le fond les mêmes valeurs que la gauche progressiste.
A y réfléchir, Marilyn Manson n’était déjà à l’époque qu’une sorte de proto-femen… Une sorte de Madonna hybride fabriquée à l’attention des métalleux… C’est vrai qu’il faut en avoir pour s’opposer aux conservateurs religieux, à la droite et faire du lobbying homosexuel… C’est légal et bien vu ! Soros, Clinton et le New York Time sont derrière vous !
En France, on a Nicolas Bedos, le rebelle qui s’oppose au port du masque (c’est légal encore une fois, de s’en plaindre), ça ne coûte rien, et ça fait le buzz à peu de frais ; il suffit de s’appeler « Bedos » ou d’être pieds noir, c’est selon. On a Bigard, celui qui en a, paraît-il… je n’ai jamais rien vu, moi. On a aussi Jeremy Ferrari : j’ai eu la curiosité de voir un de ses spectacles et ça finit par une sorte d’apologie du gauchisme et de l’anti-racisme très-très inattendue ‒ Quelle paire, vraiment ! On a aussi NTM et tous leurs épigones actuels du rap subventionné par l’Etat (il faut se souvenir aussi que l’émergence du rap en France coïncide avec l’apparition d’une loi obligeant les radios à passer un certain pourcentage de productions françaises… Une loi passée spécifiquement pour « eux »… ‒ Jack Lang était « emballé » !)
Désormais, je considère uniquement comme « provocateurs » ceux qui osent défier ouvertement la loi, qui ne reculent pas face à l’éventualité d’un procès et à de la prison. Les autres, les fantoches labellisés, ne sont que des relais de la pensée progressiste genrée et anti-raciste, qui se donnent le style et le ton de la provocation, mais dont le manifeste officieux aurait bien pu être rédigé par M. Bauer et ses amis du Grand Orient.
Claude MARION, auteur du roman déglingué En Marge !
PS : Je fus effaré de constater, après avoir vu un documentaire pro-démocrates-et-moralisateur-à-fond-comme-il-faut, de m’apercevoir que la musique était composée par un certain… Trent Reznor… « Pas lui ! » m’exclamai-je. Mais si, même lui m’avait floué. Le « nihiliste radical » qui m’avait séduit n’était en fait qu’un héraut du politiquement correct, un « provocateur » labellisé de plus, un bourgeois bien-pensant pourrissant dans ses pantoufles, et, en sus, à l’écoute de ce documentaire : dans des productions datées.
PS2 : Il est intéressant d’analyser la carrière d’un type comme Prince, très soutenu dans ses débuts de « provocateur » labellisé par MTV et les radios, et subitement lâché par tous au moment où il se rapproche des conservateurs religieux et qu’il se permet un léger dérapage sur la Shoah, puis un autre, moins léger, sur le lobby gay. Du jour au lendemain, Rolling Stones magazine, qui avait passé les années 80 à l’encenser, constata sa perte d’inspiration, de son génie passé ; ses nouveaux albums étaient un brin moyens, brouillons, etc. ‒ alors qu’il ne faisait, objectivement, qu’entrer dans la pleine maîtrise de son art. Pour résumer : ses talons hauts leur plaisaient jusqu’à ce qu’il leur foute dans le cul !