Objet d’une captation indue par l’extrême gauche, l’écologie a été délaissée par la droite radicale européenne, dont la phobie envers l’écologauchisme l’a poussée à oublier une part pourtant essentielle de son propre héritage. Réunissant deux essais qui abordent la même problématique sous des angles différents, cet ouvrage est donc aussi une redécouverte d’un continent englouti.
Giovanni Monastra rappelle le caractère empathique et holistique de l’approche traditionnelle de la nature, par opposition à l’approche moderne, exclusivement tournée vers l’utile et l’exploitable, et qui finit par considérer l’homme lui-même comme un cobaye.
En tant qu’elle respecte certaines « limites », la véritable écologie relève fondamentalement de l’esprit de conservation et d’une forme de conservatisme énergique, ainsi que s’attache à le démontrer Philippe Baillet dans une étude qui fait une très large place aux sources allemandes de l’écologie, du romantisme au biocentrisme de Ludwig Klages, en passant par le mouvement völkisch et ses prolongements jusqu’à nos jours. Parce qu’il lie de manière indissociable défense de l’environnement, défense des espèces animales et défense du pays natal (Heimat), l’écologisme conservateur allemand s’est voulu, dès l’origine, identitaire.
Il s’est agi ici de poser les premiers jalons théoriques, dans l’espace francophone, de la redéfinition d’une écologie profonde nourrie par l’immémoriale piété indo-européenne pour le cosmos.