Par Claude Marion,
Au fond, qu’est-ce qui distingue la pornographie et la prostitution ?
Pas grand chose, car dans les deux cas nous avons à faire à des prostituées ; dans l’un, la pute se fait filmer, c’est donc légal ; dans l’autre non, et c’est donc illégal. C’est sensé être logique, tout ça ?
La pute « ontologique » toute simple, bien qu’infiniment plus respectable que la pute « actrice » – car elle a au moins la pudeur de ne pas se laisser filmer ni d’ériger son trou du cul en idole – est pourtant celle qu’on planque sous le tapis sociétal, là où la pute filmée a quelquefois les honneurs d’être invitée dans des émissions à des heures de grande écoute (Katsuni, Ovidie, etc.).
Avoir recours à la prostitution serait également immoral pour un homme, alors que consommer de la pornographie semble parfaitement acceptable aux yeux de cette société étrange : c’est pourtant les mêmes réseaux de prostitutions qui sont alimentés par ces deux marchés, et la finalité est la même : un orifice se fait fourrer par un sexe masculin moyennant finance.
Dans un cas, c’est vous qui baisez ; dans l’autre, vous regardez un autre baiser… Chacun son choix ! Moi, désolé, je n’ai pas de tendances homosexuelles refoulées. Je préfère une chatte humide à une main moite, et éjaculer sur un visage souriant plutôt que dans un kleenex.
Une chose vraiment très drôle, ce sont ces acteurs pornos qui se présentent comme des sur-mâles sur les réseaux sociaux, voir comme des coachs, alors qu’ils ne font que se taper des putes qu’il paie afin qu’elles acceptent un rapport sexuel avec eux. Ils paient pour ce consentement, ils ne sont pas de grands séducteurs. Moi, Claude Marion, je veux leur dire cela : je peux me taper autant de classe-mannequins des pays de l’est que vous, il me suffit d’aller en Belgique ou en Allemagne dans un bordel ; aussi : si je peux me taper toutes les femmes que vous vous tapez en alignant des billets, vous ne pourrez jamais, au grand jamais, vous taper celles que je me suis tapé avec des méthodes d’approches humaines et naturelles.
Je suis donc pour la réouverture des bordels (la pornographie s’effondrera d’elle-même par la suite…) avec des établissements gérés par des fonctionnaires assermentés, où les filles n’auront qu’à louer leur chambre, et bénéficieront de toute la sécurité et l’indépendance financière qui conviennent. Ça va, selon mon goût, davantage dans le sens du respect de la femme, fût-elle « pute », et c’est surtout la meilleure façon de lutter contre les divers réseaux mafieux. Moins d’hypocrisie, plus de pragmatisme. Et ça évitera à des Drucker, des Ardisson et des Hanouna de présenter des putes sympathiques mais ineptes (je pense à une certaine Clara Morgane) comme des stars glamours, et donc, d’en faire des modèles pour la jeunesse de France.
écrit par Claude Marion, auteur du livre En Marge, disponible ici.