Occurrence de mon nom sur le site Boulevard Voltaire. Assez rare pour être souligné.
« The bird is free. » Le réseau social Twitter a vu, pour la première fois depuis l’été 2021, un tweet de Jean Messiha. L’ancien cadre du Rassemblement national, qui s’est depuis rapproché d’Éric Zemmour, avait été en effet « suspendu définitivement » par le siège français du réseau social préféré des politiques et des journalistes.
Comme lui, ils sont nombreux à en avoir été bannis et à être désormais libres de s’y exprimer à nouveau. Signalons, aussi, le retour du blogueur Daniel Conversano ou celui de l’essayiste père du concept de Grand Remplacement Renaud Camus.
Une décision que salue le principal intéressé, Jean Messiha : « Ce que les gens ne comprennent pas, c’est qu’un compte Twitter est le fruit d’un colossal investissement de temps. En neuf ans, je suis passé de 0 à plus de 165.000 followers et ai rédigé plus de 40.000 tweets. Lorsqu’on a une parole publique, c’est un outil indispensable », explique le président de l’Institut Apollon. Une décision concomitante au rachat de l’entreprise par le multimilliardaire le plus détesté des woke : Elon Musk. Le fantasque homme d’affaires avait notamment suscité l’allégresse chez les internautes de droite en faisant un grand ménage en interne des collaborateurs woke de la firme à l’oiseau bleu. Lors de l’annonce de son rachat, des personnalités comme Florian Philippot, Ivan Rioufol ou encore le Monsieur « réseaux sociaux » de Reconquête, Samuel Lafont, s’étaient réjouis de la nouvelle. À l’étranger, l’ancien ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini avait salué « une bonne nouvelle pour la liberté et la démocratie ». Aux États-Unis, le président Donald Trump, lui aussi banni du réseau social, s’était félicité que Twitter soit tombé « entre de bonnes mains » et ne soit plus dirigé par « les fous de la gauche radicale ». Une réjouissance perspicace, puisque le président américain le plus détesté par la gauche a fait son grand retour sur le réseau social après plusieurs mois de purgatoire. Quant à Renaud Camus, disparu depuis le 28 octobre 2021, il y a fait son retour ce 25 janvier 2023. « Comme je le disais lors de mon dernier tweet… », a-t-il écrit avec humour.
Des retours qui ne vont pas sans grincement de dents du côté de la gauche. Ashton Pitmann, un journaliste américain, et d’autres de ses collègues semblent inquiets : « Les gens décents ne vont pas rester sur une plate-forme de harceleurs, de théoriciens du complot, de nazis », a-t-il tweeté. En Allemagne aussi, la gauche et les écologistes sont sur les dents, jubile l’Observatoire du journalisme. Pour autant, si Elon Musk a réactivé des comptes de droite, il n’a, à l’heure actuelle, supprimé aucun compte de gauche radicale. « On découvre que lorsqu’un réseau social appartient à quelqu’un classé à droite, la liberté a lieu. Lorsqu’il est géré par la gauche censée être aux avant-postes de la défense de la liberté, la censure s’abat violemment », souffle Jean Messiha au téléphone.
En bref, si la droite jubile, la gauche est sur les dents. Après avoir envisagé un temps d’émigrer en masse sur la plate-forme Mastodon, sorte de Gettr de gauche, aucune personnalité n’a, à notre connaissance, supprimé son compte Twitter. Pourquoi se priver d’un outil de communication qu’on voudrait interdire à ses opposants. C’est tout le paradoxe de la gauche.