Sport – Le roi de la Moto GP, Valentino Rossi, arrête sa carrière – Plus de 20 ans en piste pour le champion italien !

Valentino Rossi, c’est toute mon enfance.
Quand il a gagné en 1997 son premier championnat en catégorie 125cm cube (qu’on appelle aujourd’hui Moto3), j’avais 11 ans et mon grand-père paternel était toujours en vie. Je n’ai rien raté de la carrière de ce virtuose du guidon. Je me rappelle encore de sa face de poupon, au moment de son premier sacre sur Aprilia…
24 ans plus tard, avec neuf titres de champions du monde dans la poche, Valentino Rossi a décidé, après un ou deux ans de mauvais résultats, d’en finir avec la moto. Aujourd’hui, une page de ma vie se tourne en même temps que la sienne.

Pour les Italiens, la moto, comme le football, est une religion.
Rossi en a été le prophète rayonnant, toujours à sourire et à faire le pitre entre deux exploits sportifs. En visitant des villes transalpines dans les années 2000, on pouvait voir ce que ce garçon représentait pour son peuple : vous ne pouviez pas tourner la tête sans voir un gosse avec une casquette 46 – numéro éternel de Valentino en piste – ou un homme en Vespa portant les couleurs du Maestro.
Mes dimanches de gamins, puis d’adolescent et de jeune adulte, je les passais sur Eurosport de 10h du matin à 15h – fin habituelle du grand prix de la catégorie reine – à regarder les courses des trois catégories, de 125 à 500cm cubes, devenue Moto GP, avec mon papa et mon papi. J’ai eu la chance d’être gosse au bon moment et d’admirer d’une génération d’Italiens qui gagnaient tout. Il n’était pas rare de voir 3 Italiens différents gagner dans les 3 épreuves à la suite. Mettons et autant que je me souvienne… Rossi en 125, Biaggi en 250, Cadalora ou Capirossi en 500. Un régal.
De nos jours, les Espagnols ont nettement repris le leadership. Japonais, Italiens et Espagnols se disputent les meilleurs places depuis des décennies dans ce sport spectaculaire (beaucoup plus de dépassements qu’en formule 1, par exemple) et dangereux.

Valentino Rossi a d’ailleurs survécu à une discipline dont il a plusieurs fois repoussé les limites, parvenant à faire gagner des motos Yamaha qui accusaient un retard technologique considérable sur Honda. Tragiquement – mais les chutes et les blessures fatales sont inévitables dans ce sport de barjots scintillants – Rossi a vu le grand espoir Daijiro Kato, qu’on annonçait comme son futur grand rival, mourir en 2003 à Suzuka en faisant un vol plané de 30 mètres, mais aussi son meilleur pote Marco Simoncelli, une étoile qui s’est éteinte trop tôt pendant le grand prix de Malaisie 2011, sur lequel les roues involontairement meurtrières de Valentino ont roulé alors que le petit Marco avait perdu son casque. Quoi encore ? Rossi à ses débuts était fan de Norifumi Abe (au point qu’on avait commencé à l’appeler “Rossifumi”). Abe, lui aussi, s’est tué, hors des circuits cette fois, à Kawasaki, sur une moto qu’il conduisait à fond les ballons dans les rues japonaises.
En moto, on meurt. On meurt souvent. Et pourtant, ces furieux reprennent toujours la piste, même quand leurs camarades sont tombés la veille la tête la première. C’est leur passion, rien ne les arrête. Leur machine est un taureau qu’ils essaient sans cesse de dompter.

La décennie 2010 a été plus difficile pour un Rossi vieillissant qui n’est pas parvenu à faire avec Ducati ce qu’il avait réussi avec Yamaha : gagner. Marc Márquez et Jorge Lorenzo l’ont privé de nombreux titres. Pourtant, dès son retour chez Yamaha, il a été de nouveau compétitif. Trois fois 2ème du championnat entre 2014 et 2016, remportant de nombreuses courses. Le plus beau rodéo eut lieu en 2015, où Rossi avait été en position de gagner au classement général jusque dans la dernière course, à Valence. Parti de très loin sur la grille de départ à cause d’une pénalité, “le Docteur”, autre surnom du génie, avait remonté une douzaine de bécanes pour tenter de créer l’exploit. Voici un lien vers ce moment historique de la Moto GP.

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En cette année 2021 qui voit Valentino Rossi faire ses adieux, le Français Fabio Quartararo est devenu le nouveau roi de la moto GP. Tout un symbole pour lui dont l’idole était… Valentino Rossi. Le genre de trucs qui ne s’inventent pas.
On aimerait dire que Rossi a bien mérité son repos, mais il a annoncé récemment qu’il allait se reconvertir en pilote automobile, pour faire une seconde carrière sur 4 roues.
Alors bonne chance dans ta nouvelle vie sportive, Valentino !
Tu as fait le bonheur et la fierté de tous les Italiens pendant des décennies. Les gosses du monde entier ont rêvé devant tes exploits.
Au revoir, légende !

Daniel Conversano, 14 novembre 2021

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