Suisse – Au village de Bassersdorf, on brûle une statue transsexuelle à la fête du printemps – Scandale, société

Épinglée par la presse internationale, la localité zurichoise de Bassersdorf a défrayé la chronique lors de la dernière fête du printemps.

Mouammar Kadhafi, Kim Jong-un et même Doris Leuthard : le «Böögg» – ce fameux bonhomme de neige rempli de pétards – prend chaque année une forme pour le moins originale à Bassersdorf, dans le canton de Zurich. Et l’édition 2022 du Sechseläuten, la fête zurichoise marquant le début du printemps, n’a évidemment pas fait exception.

Destinée à être brûlée et mesurant trois mètres de haut, l’insolite statue était dotée cette année d’un pénis, de testicules et de seins. Elle avait une partie du crâne avec une calvitie, l’autre moitié avec des cheveux longs. Le «Diversity-Böögg» portait en outre une cravate accompagnée d’une petite jupe arc-en-ciel.

Une apparence bien spécifique évoquant un(e) transsexuel(le), décidée par les organisateurs, et qui a semblé plaire aux villageois, ces derniers ayant volontiers pris part aux festivités et assisté à la crémation de la statue.

«Dérapage total»

Mais il y a bien un habitant qui n’a pas goûté à cet humour, puisqu’il est allé jusqu’à déposer une plainte auprès du Ministère public zurichois. Interrogé par le «Tages-Anzeiger», cet octogénaire dénonce un «dérapage total» ainsi qu’un acte «méprisant». Selon lui, cette crémation était discriminatoire puisque c’était clairement une «caricature trans» que l’on faisait brûler.

Le citoyen a également saisi le Bureau de l’égalité du canton de Zurich, qui a apporté son soutien à sa démarche. «Brûler symboliquement une poupée sur la base d’une caractéristique extérieure, ce n’est pas possible», explique sa directrice Helena Trachsel au quotidien alémanique. Cette dernière fait remarquer qu’on ne brûlerait pas non plus un Böögg avec une canne d’aveugle ou un fauteuil roulant.

Plainte déposée mais classée sans suite

L’organisateur des festivités de Bassersdorf affirme pour sa part que le Bureau de l’égalité comme l’habitant indigné donnent à la statue une symbolique qu’elle n’a pas. Il explique avoir d’abord pensé à la thématique du coronavirus ou donner à la statue les traits de Vladimir Poutine avant de finalement opter pour le «Diversity-Böögg».
Pour l’organisateur, il faut considérer sa création comme «un pamphlet contre l’hypersensibilité narcissique et le manque d’humour pathologique qui sévissent».
La plainte déposée par l’octogénaire zurichois a finalement été classée par le Ministère public : «Les conditions pour l’ouverture d’une enquête pénale ne sont pas réunies» écrit l’autorité au «Tages-Anzeiger».

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