Le 8 décembre 2020, Laurent Bachelier a envoyé 28,15 bitcoins, d’une valeur d’environ 522 000 dollars (au moment du transfert), à 22 portefeuilles distincts en une seule transaction. La plupart de ces portefeuilles appartenant à des figures de la droite américaine, mais aussi au révisionniste français Vincent Reynouard.
Les médias d’ultra-gauche se sont très vite intéressés à ce transfert, qui est le plus grand jamais reçu par la droite et ont pu retrouver l’identité du malheureux donateur. Sur son blog personnel, le bienfaiteur a publié un dernier post le 9 décembre, une lettre expliquant pourquoi il mettait fin à ses jours. Il y raconte son état de santé et les raisons qui le poussent à opter pour cette mort. Il nous communique sa vision du – et sa révolte contre – le « déclin de la civilisation occidentale » et confie avoir l’espoir que les figures jeunes, à qui il lègue sa fortune, puissent améliorer le monde. Il termine sur une note positive « Célébrez plutôt la vie, et pensez à votre avenir et celui de votre famille ».
Listes non exhaustives des récipiendaires :
- American Renaissance : 0.5 BTC
- UNZ : 0.5 BTC
- Vincent Reynouard : 3 BTC
- Nick Fuentes : 13.5 BTC
- Patrick Casey : 1 BTC
- Bitchute : 2 BTC
- Daily Stormer : 1 BTC
- GAB : 1 BTC
Graph des dons en BTC vers la dissidence US, on voit que le don de décembre pulvérise les anciens records :
Voici la lettre d’adieu laissé par le donateur, qui s’est suicidé un peu après avoir transféré l’argent. Il était atteint d’une grave maladie, non-létale mais très douloureuse :
“Si vous lisez ceci, c’est que je suis décédé. Ceci est un message programmé pour être publié dans le futur ; il n’y a donc pas de chances que j’ai survécu si vous le lisez.
Je suppose que la première question qui vient à l’esprit est “pourquoi avoir mis fin à ma vie?”
Je me demande sincèrement si certaines personnes l’ont vu venir, ou si j’ai pu le cacher. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est le caractère inévitable de la chose. Je m’explique :
Il y a environ huit ans, j’ai commencé à avoir des problèmes de santé. Certains ont été diagnostiqués, mais bien trop tard. Depuis, ma santé s’est globalement dégradée, avec des hauts et des bas. Je suis de plus en plus handicapé dans ma vie, et même s’il est toujours possible de vivre, je me sens coincé. Soyons clairs, je ne pense pas qu’une simple dégradation des conditions de vie soit une raison d’abandonner. La condition nécessaire est plutôt l’absence d’espoir en une amélioration. Pour le cas de ma santé, c’est devenu clair il y a déjà plusieurs années, et c’est à ce moment-là que je me suis rendu compte à la fois de ma propre mortalité, et de la durée (et la fin probable) de ma vie.
Je pourrais lister tous mes problèmes ; mais je ne suis pas sûr que cela soit une meilleure explication. Leur conséquence est une fatigue constante (passer une bonne nuit est devenu un souvenir lointain), et des empêchements d’apprécier mes passions (par exemple les acouphènes me gâchent tous mes moments de tranquillité). On peut aussi noter que la névralgie du trijumeau est aussi connue comme “maladie du suicide”. Certains de mes problèmes sont certainement liés ; mais dans tous les cas, je sens mon corps assiégé de multiples façons, toujours plus puissantes, toujours plus nombreuses. De plus, le côté passager et imprévisible des crises de douleurs me laisse vulnérable et incapable de mener à bien mes projets. Je suis prisonnier de mon corps qui semble faire trois fois mon âge. Je suis d’ailleurs très curieux de ce qu’une autopsie pourrait révéler, ce qui peut paraître paradoxal vu que je ne serai plus là pour en voir les résultats.
Ce n’est donc pas quelque chose que j’ai décidé sur un coup de tête. Certes, j’aurai préféré le faire de manière plus planifiée, mais différents facteurs m’ont poussé à le faire maintenant. Je précise que je ne prends pas de médicaments susceptibles de modifier mon comportement. J’ai même par le passé arrêté un traitement anti-douleur pour cette raison. Je me suis aussi fixé diverses règles pendant ces huit années pour ne rien faire avec empressement. Donc, pendant huit ans, j’ai continué, en essayant de ne pas penser à la fin qui m’attendait. En mentant, que ce soit à mon entourage ou surtout à moi-même. Même si ma vie n’a pas beaucoup changé, ça n’est pas le cas de mes idéaux.
J’ai longtemps cru que je serai immortel grâce à un prochain progrès scientifique. Les gens “normaux” présentés à cette possibilité disent qu’ils s’ennuieraient. Pour moi, ça m’a toujours paru impossible. Il y a tant de choses à faire. Le retour à la réalité fut rude. Je pourrais rejeter la faute quant à ma situation actuelle sur l’incompétence de certaines personnes, du manque de chance, mais il y a bien des choix hédonistes que j’ai fait qui ne sont pas négligeables. Mais ce n’est pas important, on ne peut rien y changer.
En d’autres circonstances, je pense que je n’aurais pas regretté de n’avoir pas de descendance. Je suis au moins triste de n’avoir pas encore vu les enfants des membres de ma famille ou de mes amis. C’est difficile à exprimer, mais je comprends maintenant. C’est ce qui me met les larmes aux yeux, bien plus que la perspective de ma mort. Je regrette bien d’autres choses, l’absence de religion, de signification à ma vie. Le temps gâché pour des choses inutiles. Le rejet de la nature.
À vrai dire, j’ai un sentiment doux-amer en ce moment. La délivrance m’attend. Mais je me mets aussi à la place de mes proches et je pense à la douleur que je vais causer. Même si je vais faire de mon mieux, notamment en ne mourant pas chez moi, et d’une façon plus intéressante que je l’aurais imaginé. Pour ceux qui me regretteront, je ne regrette pas ces années passées à vos côtés.
C’est un acte égoïste, que je n’aurais pas fait si des personnes dépendaient véritablement de moi. Cependant, je ne peux plus me voir comme finissant mes jours, de plus en plus diminué, n’apportant plus rien à la société, ne combattant plus pour la préserver. Et c’est une des choses qui ont radicalement changé chez moi ces dernières années : ce qui se passe après ma mort m’intéresse. C’est pourquoi j’ai décidé de léguer ma modeste fortune à certaines causes et certaines personnes. Je pense et j’espère qu’ils en feront un meilleur usage que moi.
Je voudrais revenir sur la seconde condition nécessaire au suicide, l’absence d’espoir. Car après tout, même quand tout va mal, il n’y a aucune raison d’en finir si on a la moindre chance d’amélioration. Après ces années, j’ai peu de doutes sur le plan de ma santé. Plus de pistes et pas d’amélioration en vue. Il y a cependant un autre aspect.
Peut-être est-ce car je suis plus attentif, ou parce que j’identifie plus facilement la dégénérescence de mon corps à d’autres choses, mais force est de constater la décadence de la civilisation occidentale. Il m’a fallu du temps pour l’accepter ; peut-être plus que pour accepter mon propre sort. Je ne vais pas ici chercher à convaincre, à digresser sur Desmond, le bâtiment 7, ou les portes en bois. Ce que je vois, c’est une république de Weimar presque mondiale, et l’existence du Mal. Je noterais tout de même que l’ennemi est intérieur. C’est l’auto-flagellation constante, la haine de soi, de ses ancêtres, de son héritage. Pour ma part, alors que je vais commettre une action qui pourrait y faire penser, je m’oppose complétement à ce mode de pensée.
Certains d’entre vous le savent déjà , j’avais l’intention de m’orienter vers une vie plus simple, éloignée des conséquences de la Révolution industrielle qui ont été désastreuses pour l’humanité. La panique sanitaire toujours plus déraisonnable a été instrumentalisée pour nous nuire, tout en favorisant une industrie dont je faisais partie mais qui maintenant me dégoûte. Mais au fond de moi-même, je savais déjà que je n’aurais jamais pu entreprendre les efforts nécessaires avec mon état de santé déplorable.
C’est une tendance de fond, mais cette année en particulier a montré la soumission totale de la population, tout d’abord en acceptant une violation de libertés inégalée face à un virus moins dangereux que la grippe saisonnière, puis en s’agenouillant devant un criminel aguerri mort d’overdose en résistant à la police, ou encore la prétendue défense de la liberté d’expression quand on emprisonne des gens pour leur opinions. Étrangement, alors que la crédibilité des médias est toujours au plus bas, la population a béatement accepté ces distorsions de la réalité.
Mais c’est aussi la preuve que les choses peuvent changer rapidement. Pour le pire ici, mais pourquoi pas pour le meilleur dans le futur ?
Et l’on revient à ma perspective précédente, je vois de jeunes personnes qui me donnent de l’espoir, qui ont compris plus tôt que moi que nous devons préserver l’existence de notre peuple et l’avenir de nos enfants. Je ressens le besoin de lutter et l’idée de seulement assister au déclin m’apparaît maintenant insupportable.
J’ai insisté sur le côté inévitable pour de nombreuses raisons. Une d’entre elles est que je ne souhaiterais pas que des dons soient faits à des associations de prévention du suicide en mon nom. Célébrez plutôt la vie, et pensez à votre avenir et celui de votre famille.”
Laurent Bachelier. Donateur exceptionnel de la cause nationaliste. RIP.