L’objectif d’envoyer une sonde vers le système stellaire le plus proche, où l’on vient de découvrir une deuxième planète, se poursuit. Des étudiants et chercheurs du projet Starlight de l’université de Californie, ont testé dans la stratosphère ce qui pourrait devenir une sonde laser. Pour qu’il se concrétise, ce projet nécessitera de réaliser quelques sauts technologiques et trouver plusieurs centaines de milliards de dollars afin de le financer.
Parmi tous les projets de sondes interstellaires à destination de l’étoile Proxima du Centaure, située à “seulement” 4,2 années-lumière de la Terre, celui du programme Starlight, soutenu par la Nasa et la fondation Breakthrough Initiatives, a cela d’intéressant qu’il fait le pari d’envoyer une sonde là-bas en 20 ans. Un voyage étonnement court quand on sait qu’un véhicule spatial à propulsion chimique, tel que celui qui nous a emmenés sur la Lune il y a près de 50 ans, aurait besoin de… 100 000 ans pour y parvenir !
Alpha du Centaure est un système composé de trois étoiles. Alpha Centauri A et Alpha Centauri B en sont les composantes principales, formant une étoile double. Quant à la troisième, Alpha Centauri C, aussi appelée Proxima du Centaure, elle est une naine rouge bien moins lumineuse, et surtout connue pour être l’étoile la plus proche du Soleil. Ce système abrite au moins une planète, qui tourne autour d’Alpha Centauri B. Provisoirement baptisée Alpha Centauri B, elle est une planète rocheuse. Mais, lors de la conférence Breakthrough Discuss, la détection d’une possible deuxième exoplanète a été annoncée.
Un voyage de quelques décennies plutôt que plusieurs millénaires
L’idée est d’utiliser une voile photonique tractant une sonde minuscule, de quelques grammes tout au plus et tenant dans la main. Cette voile sera propulsée par des rayons laser envoyés depuis la Terre. Cette utilisation de la lumière comme système de propulsion est la seule façon d’atteindre les étoiles voisines à l’échelle d’une vie humaine. Cela dit, compte tenu de la distance dont il est question, tout de même 40 000 milliards de kilomètres, et du fait que la sonde devrait atteindre environ 20 % de la vitesse de la lumière quand nos sondes actuelles ne dépassent pas les 0,01 %, la réalisation de ce laser basé sur Terre est le plus grand défi du projet.
Il y a quelques jours, l’équipe du projet a testé avec succès un prototype de la sonde qui pourrait réaliser ce voyage interstellaire. Ce test a consisté à envoyer un prototype très précurseur d’une sonde interplanétaire, par ballon, à plus de 32.000 mètres dans la stratosphère. Le but était de tester les fonctionnalités et les performances de ce « satellite » lilliputien. Tirant parti des progrès de la miniaturisation, tous les éléments nécessaires à une mission d’exploration, comme les caméras, les détecteurs, le système de navigation et l’équipement de communication seront installés sur cette sonde de la taille d’une main humaine. Prochaine étape, un vol suborbital prévu l’année prochaine.
Plutôt que de créer une seule sonde, l’équipe espère que leurs recherches déboucheront sur la création de centaines, voire de milliers de ces vaisseaux pouvant visiter des exoplanètes dans des systèmes stellaires à proximité. À terme, le développement de cette technologie ouvrira la voie à une variété de missions qui auraient été considérées comme trop coûteuses ou impossibles à réaliser avec la technologie conventionnelle à propulsion chimique. En plus de ces voyages interstellaires, cette technologie pourrait faciliter des missions rapides et peu onéreuses d’exploration vers Mars et d’autres endroits du Système solaire.
Comment se passerait la mission (Vidéo sans son) :