Nietzsche : l’homme supérieur et le surhomme, deux concepts distincts
Je vous préviens, ça va être court, synthétique, et outrageusement simplificateur : l’idée est de remettre à plat toutes ces conneries que j’entends dire sur Nietzsche et le « virilisme » en ce moment. A les entendre tous, on croirait que Nietzsche était prof de sport ou coach en séduction pour Allemands à petite bite du 19ème siècle. On peut vraiment faire croire n’importe quoi à ceux qui ne lisent pas les bouquins et qui veulent qu’on leur en fasse un résumé valorisant. Alors voici un résumé !
Déjà, mettez-vous bien dans la tête que Nietzsche était un gars souffreteux, cyclothymique, et payant cher une syphilis contractée chez les putes. Aujourd’hui, il toucherait L’Allocation Adulte Handicapée (je n’exagère pas, au contraire, je vous épargne même les détails). Alors pour ceux qui veulent en faire Superman… eh bien c’est raté, lisez-le d’abord.
Ensuite, il y a une différence entre l’homme supérieur et le surhomme.
L’homme supérieur est l’homme possédant des capacités cognitives supérieures, mais cela ne l’empêche pas, selon Nietzsche, d’être possiblement dans l’erreur. C’est, par exemple, l’homme de religion et l’artiste romantique : ces deux-là créent chacun un arrière-monde (Royaume des Cieux ou Oeuvre d’Art romantique) en réaction au réel, qu’ils jugent négativement, et qu’ils déprécient.
Niestzche les traitent donc de « nihilistes ».
Le surhomme serait (le conditionnel est important) l’homme supérieur qui, prenant conscience du nihilisme, l’affirmerait sans perdre pied. Ce serait l’Athée radical et joyeux (On ne le rencontre pas dans Ainsi parlait Zarathoustra, on l’entend seulement au loin crier… ce surhomme n’est donc qu’une « hypothèse ».)
Quant au virilisme, eh bien oui, Nietzsche en parle à gauche à droite, assez rarement d’ailleurs (Dans La généalogie de la Morale, une fois…). Il regrette que l’homme moderne ne soit pas plus latin, plus guerrier, s’en inquiète, mais ce n’est pas le centre de sa philosophie.
Le centre de la philosophie Nietzschéenne est essentiellement métaphysique.
C’est l’anti-métaphysique de l’Eternel Retour. J’y reviendrai sans doute dans un autre article bâclé comme celui-ci en quatre minutes, mais JUSTE. Et ce qui compte, c’est la justesse du fond, du contenu… Le fond, c’est la forme.
Bisous les camarade.e.es !
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CLAUDE MARION, auteur du roman givré “En Marge !”