Actualité – Le révisionniste Vincent Reynouard, arrêté en Angleterre, sera peut-être extradé vers la France

Condamné à plusieurs reprises pour des propos tenus en vidéo ou sur ses réseaux, l’historien Vincent Reynouard a été interpellé en Écosse après une longue cavale.

Des années qu’il vivait au Royaume-Uni pour échapper à la justice française. Vincent Reynouard a donc été interpellé jeudi dernier dans un port de pêche écossais de la région d’Anstruther par les autorités britanniques, à la demande des autorités françaises. « C’est bien la preuve qu’il n’y a pas d’impunité pour ceux qui distillent la haine », se réjouit le général Jean-Philippe Reiland, à la tête de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, qui pilotait l’opération.

Celle-ci démarre en août 2020 après la découverte de tags injurieux sur le mémorial d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne). Parmi les inscriptions retrouvées, une retient l’attention des enquêteurs : « Reynouard a raison ». Vincent Reynouard, justement, est loin d’être un inconnu : sa première condamnation pour contestation de crimes contre l’humanité remonte au début des années 1990, déjà. Depuis, elles se sont enchaînées avec à chaque fois la même marotte : nier l’extermination des juifs pendant la seconde guerre mondiale, et le massacre d’Oradour-sur-Glane également. « On espérait pouvoir remonter à l’auteur des tafs anti-juifs en l’interrogeant », dit le général Reiland. Mais l’homme était exilé depuis 2015 outre-Manche, où il continuait d’enregistrer des vidéos régulièrement.

“Chat perché” en Grande-Bretagne pendant plusieurs années

La première difficulté de l’enquête est juridique : il n’existe pas, en Grande-Bretagne, d’incrimination pour « révisionnisme » qui pourrait justifier la coopération des services britanniques. Les gendarmes de l’OCLCH ne s’avouent pas vaincus pour autant et décident de s’appuyer sur une ancienne condamnation du professeur Reynouard, révoqué de l’Éducation nationale pour les propos antisémites qu’il tenait en cours : une condamnation à un an de prison ferme par la cour d’appel de Caen pour négation de crimes contre l’Humanité. Une peine jamais exécutée car le prévenu s’est exilé avant de l’effectuer. « Il faut une peine d’au moins un an pour que le Royaume-Uni accepte une procédure d’extradition », précise le chef de l’Office.

Si Vincent Reynouard ne cache pas se trouver en Angleterre, pendant son exil, il ne dévoile pas où il est installé précisément. En octobre 2021, l’homme est localisé une première fois dans le Kent grâce à un renseignement. « Il ne vivait pas sous une fausse identité mais était discret ; il n’avait par exemple pas d’appartement à son nom », précise le général Jean-Philippe Reiland. Mais lorsque les policiers se présentent à lui, Vincent Reynouard parvient à s’enfuir miraculeusement. La traque reprend alors. Se sachant recherché, il s’établit cette fois sous une fausse identité, tout en poursuivant son travail en vidéo.

Interpellé suite à un renseignement anonyme

Un an après, à l’automne 2022, un nouveau renseignement parvient aux oreilles des gendarmes : V. Reynouard serait en Ecosse. « Nous avons servi d’aiguillon dans cette recherche, mais ce sont les services britanniques qui ont ensuite été mobilisés », précise Jean-Philippe Reiland. Une surveillance est organisée et le fugitif est finalement interpellé jeudi dernier. Lors de sa présentation devant un juge d’Édimbourg, Vincent Reynouard a refusé son extradition vers la France. « Compte tenu du risque qu’il disparaisse à nouveau, il a été placé en détention provisoire », poursuit le chef de l’Office. Une audience devrait être fixée rapidement par un juge écossais afin de vérifier la validité du dossier en vue de son éventuelle remise aux services français.

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