Claude Marion est l’auteur du livre En marge, dispo sur notre site rubrique Boutique : résumé ici
Je vais exposer ici ce qui tient plus de l’opinion très intime que je me traîne depuis toujours que d’un fait scientifique avéré (aucune recherche sérieuse n’est effectuée sur ce sujet qui va logiquement contre la doxa anti-réalisme). Ma conception est la suivante : je ne vois pas pourquoi notre physique, notre visage, nos traits, ne seraient pas en corrélation directe avec notre tempérament et notre intellect.
Au nom de quel préjugé sinon celui de l’égalitarisme ? Lorsque j’étais en faculté, une jeune nana est venue m’accoster pour me demander de poser pour un tableau sur le sujet de l’orgueil… et oui, en effet, je suis très orgueilleux… Un type a voulu me faire tourner dans un film juste parce que j’avais l’air intelligent et… orgueilleux, encore…
Les trois hommes les plus fascinants que j’ai fréquentés dans ma vie étaient très beaux gosses…
Rien ne me surprend dans l’idéologie d’esclave d’un Usul lorsque je le vois physiquement ; allez à une assemblée de l’Unef dans une fac, vous y croiserez les gens les plus laids de l’établissement (et il est vrai, quelques beaux gosses manipulateurs qui veulent baiser de la fille facile) ; visitez un défilé de la CGT, matez le public présent à un meeting de Mélenchon : c’est criant de vérité… Mais voilà ce qui pourrait apparaître comme une évidence : que la forme correspond quelque part au fond, est réfuté derechef au nom d’une égalité fantasque entre les hommes et du principe de la “beauté intérieure”. Je vous invite à vous interroger une bonne fois sur cette question interdite.
Après, je peux aller plus loin : pourquoi un obèse ne peut pas être considéré comme un malade mental (ce qu’il est un peu, au même titre qu’un toxicomane) ou, du moins, comme un gars qui montrera forcément des failles intellectuelles, des biais cognitifs ? Il ne peut pas être psychiquement équilibré si sa physiologie est défaillante… Moi je juge autrui sur son aspect, je ne m’entoure que de gens beaux et bien faits, je me méfie des gars de moins d’un mètre soixante-dix, de ceux qui n’ont pas d’épaules, pas de mâchoire, des gros, et pour le moment mon expérience m’a toujours donné raison.
Soit je suis un dangereux attardé qui a trop lu les Grecs, les classiques, soit j’ai des dizaines d’années d’avance sur la recherche, soit je ne suis qu’un foutu esthète (ce qui se vérifie d’ailleurs à mon nez aquilin, mon large front… et le dégoût physique que m’inspire les visages disgracieux dans la rue et les corps difformes à la plage). Enfin bref : je juge uniquement les hommes sur des critères intellectuels, moraux et esthétiques, ce qui, pour moi, est évidemment la même chose : j’appelle cela la « triade du jugement de bon sens ».
Claude Marion, auteur du roman En Marge !