Réflexion que je partage avec vous concernant la mort du petit Emile Soleil.
Quand des drames comme celui de la perte d’un enfant, après une longue disparition, se produisent, nombreux sont ceux qui remettent en question la foi des uns et des autres, et l’existence même de Dieu.
L’argument semble d’ailleurs tout trouvé, et j’y ai longtemps adhéré : un Dieu bon ne pourrait rendre possible et réelle une telle situation, pour la victime comme pour ceux qui l’aimaient.
Ici, il est important de rappeler que les croyants ne cherchent pas seulement dans la foi une solution, mais – et le plus souvent d’ailleurs – une consolation face aux difficultés de l’existence.
Je ne doute pas que les proches de ce garçon ont dû être en colère contre le ciel, le maudissant même par moments, et je pense en particulier à ses parents, qu’on sait être pieux.
Mais la foi est aussi d’un grand secours. Il est heureux et salvateur de songer qu’Emile aura une deuxième chance, dans un monde plus juste, plus beau et éternel. Cette idée me console et me redonne le sourire, alors même que je n’ai pas la foi…
Quand on ne voit qu’un côté de la croyance, on peut se demander comment des chrétiens peuvent le rester quand un tel évènement les frappe. Mais ne serait-il pas pire (pour eux, j’entends) que les parents d’Emile soient athées ? Il est clair pour moi que ceux qui sentent en eux la présence de Dieu sont mieux armés spirituellement pour lutter contre le désespoir, dans des moments aussi tragiques.
Très franchement, si une telle infortune frappait ma famille et mes enfants, je ne vois pas quelle issue de secours je trouverais en dehors des deux que je vais formuler, sans complaisance ni exagération : la foi ou le suicide.
Vraiment, je ne vois rien d’autre.
Soyons mesurés dans nos propos concernant cette mort qui laisse d’ailleurs sans voix.
Le père et la mère d’Emile sont des membres du camp national, il n’est pas exclu qu’ils nous lisent un jour ou l’autre, quand on évoque leur petit trésor, c’est même probable, alors réfléchissons avant de théoriser outre mesure et d’écrire au fil de la plume sans songer aux poids des mots. Ce n’est vraiment pas le moment d’être balourd.
