Les sociaux-démocrates (PSD, la gauche conservatrice) ont déjoué les sondages en arrivant en tête des élections législatives en Roumanie, même si les libéraux au pouvoir sont toujours favoris pour former le futur gouvernement.
Selon des premiers résultats partiels, l’opposition est arrivée en tête des élections législatives, dimanche 6 décembre, en Roumanie. Ecarté du pouvoir fin 2019 sur fond de contestation massive dans la rue et de critiques de Bruxelles visant des “atteintes à l’État de droit”, les sociaux-démocrates du PSD ont recueilli environ 30 % des voix, d’après des résultats publiés lundi par l’autorité électorale.
Le parti libéral (PNL) du Premier ministre pro-européen Ludovic Orban, donné gagnant par les sondages pré-électoraux, n’a pour sa part obtenu que 25,5 % des suffrages. Cette formation peut toutefois rester au pouvoir, en s’alliant avec les réformistes de l’alliance USR-Plus, créditée de 15 % des voix.
Avant le scrutin, c’était d’ailleurs le scénario avancé par le chef de l’Etat Klaus Iohannis, issu du PNL. Il a plusieurs fois exclu de permettre un retour aux affaires du PSD durant son second mandat, qui court jusqu’en 2024.
L’heure des négociations
Seuls deux autres partis ont franchi la barre des 5 % pour entrer au Parlement : une formation nationaliste et proche de l’Eglise orthodoxe, AUR (9 %), c’est un parti d’extrême droite venu de nulle part, pour ainsi dire, et qui fait presque 9% dès cette élection. Leur campagne a presque entièrement été faite sur les réseaux sociaux, ils ont été très peu invités à la télévision. Evidemment, il y a plein de gauchistes sur Reddit qui paniquent en criant “nooon c’est l’extrême drooooite”… Notons aussi le score du parti de la minorité magyare, UDMR (6 %). Ce dernier, qui a déjà appuyé par le passé des gouvernements de centre droit, s’est déclaré prêt à former une alliance avec le PNL à l’issue du vote de dimanche.
“J’attends la démission de M. Orban, c’est ce qu’ont demandé les Roumains à travers leur vote“, a réagi le chef de file du PSD Marcel Ciolacu après avoir pris connaissance de l’avance de sa formation. “Les résultats du scrutin ne seront connus qu’après le décompte des voix“, avait tempéré M. Orban, assurant que des négociations en vue de la formation du futur gouvernement allaient commencer bientôt.